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Je rêvais de pouvoir décider de la façon dont j’avais envie de travailler

Voilà 2 ans que vous avez ouvert votre boutique de cordonnerie, pouvez-vous nous raconter ce parcours qui vous conduit à cette création ?

Suite à un master en langues vivantes, j’ai exploré différentes voies professionnelles : j’ai été

enseignante, sophrologue hospitalier, j’ai travaillé dans les trois fonctions publiques et dans l’associatif. Sœur de Compagnons charpentiers, j’ai eu envie moi aussi d’apprendre un métier créatif, pour exercer un métier de plaisir, mais aussi pour être le maître à bord. J’ai passé un CAP de maroquinerie de luxe, puis après quelques passages en sellerie et en gainerie, j’ai quitté ma

Bourgogne natale et j’ai été embauchée dans une grande cordonnerie parisienne, où j’ai appris le métier de cordonnier. Forte de ces expériences variées, encouragée par mon ancien patron, je me suis installée à mon compte en 2019, d’abord à Paris puis dans le Finistère. Dès mon arrivée dans mon village de Bretagne, j’ai décidé d’ouvrir ma boutique. Je propose un service de réparation en cordonnerie, je crée également une gamme de petite maroquinerie et je réalise des projets sur-mesure pour les particuliers et les architectes d’intérieur, mon travail est

incroyablement varié, c’est très stimulant.


Pourquoi avoir choisi la Bretagne ?

Dans mes jeunes années, la Bretagne s'est imprimée profondément dans un coin de ma mémoire poétique, et à l'heure de choisir un nouveau port d'attache pour mon nouveau projet, les terres intérieures du Finistère étaient une évidence. Cela faisait vingt ans qu'il n'y avait plus de cordonnerie à Châteauneuf-du-Faou, et aucun cordonnier à moins de vingt-cinq kilomètres. 


A quoi rêviez-vous quand vous êtes arrivée ?

Je rêvais de pouvoir décider moi-même de la façon dont j’avais envie de travailler. L’allure de ma

boutique, la manière de servir les clients, le soin à porter au travail, les prestations proposées,

mon éthique de travail, j’avais envie de m’offrir le luxe de tout faire exactement comme j’aime !

J’avais envie que mon travail soit une aventure passionnante, et c’est réussi, presque trop !

(rires)


Et pourquoi créer une entreprise de cordonnerie-maroquinerie ?

Quand j’ai débuté en cordonnerie et en maroquinerie, j’ai tout de suite adoré la dimension utile de

ce métier. Dans notre monde qui étouffe sous nos déchets, il me semblait évident qu’il fallait

réparer plutôt que jeter et racheter, mais aussi revenir à des méthodes de fabrication qu’on

pouvait fièrement garantir à vie. Mais ce que j’ai aimé le plus, c’est apprendre des gestes

ancestraux. Dans ces vieux métiers, le savoir-faire se transmet d’une façon très épanouissante :

celui ou celle qui sait faire explique et montre pas à pas les gestes qui lui ont été transmis par

d’autres, puis fait confiance à celui ou celle qui apprend. Et peu à peu, l’apprenti-e acquiert ce

savoir-faire immémorial, développe maîtrise puis expertise, et enrichit jour après jour ce bagage

séculaire de ses propres trouvailles et astuces. C’est sans fin et c’est très excitant.


Vous aimez toutes les facettes de votre métier ?

Hormis la facette administrative « à la française », très lourde voire contre-productive, j’aime

toutes les facettes de mon métier. Forte d’un bagage en cordonnerie, maroquinerie, sellerie et

gainerie d’art, j’ai voulu un métier délibérément très varié, très créatif, ainsi je suis toujours à

relever des défis et je ne m’ennuie jamais.


Pour mener à bien votre projet quel a été l'apport de REC, le Réseau des Entrepreneurs

Citoyens ?

Le réseau REC m’a permis de repenser mes priorités et de définir des objectifs à court et moyen

termes pour développer mon activité, et pour lui donner une chance de surmonter les obstacles

qui menacent tout entrepreneur (et peut-être encore plus toute entrepreneuse). Quand on se

lance, on trouve toujours de l’aide à l’installation, mais ensuite, il n’y a plus grand-chose…

L’apport de REC est précieux.


Vous semblez dire que les obstacles qui attendent les entrepreneuses sont plus nombreux ?

Statistiquement, on remarque que les femmes s'installent souvent avec des moyens de départ plus restreints, en investissant de moins fortes sommes que leurs homologues masculins qui font peut-être plus facilement appel aux banques. Nous ne partons donc pas forcément aussi bien "armées". Et puis quand une femme s'installe, elle sait qu'il va falloir continuer à s'occuper des enfants, de la famille et du quotidien domestique, ce qui devient compliqué quand on travaille sept jours sur sept. Pour certaines femmes et dans certaines situations, cela peut être un vrai blocage.


Vous auriez justement un message à transmettre à toutes celles qui voudraient entreprendre ?

Pour toutes celles qui ont envie d’entreprendre, je leur dirais de ne pas hésiter une seconde à

s’entourer de personnes compétentes pour les aider à s’orienter. Une entrepreneuse doit être

experte dans son domaine, mais elle va devoir également s’occuper de tous les postes à la fois,

y compris dans des domaines pour lesquels elle n’est pas formée, y compris dans des domaines

qui ne lui plaisent pas. Même avec un mode de fonctionnement « multitâches », chacune d’entre

nous n’a qu’un cerveau et une seule paire de bras, toute aide qualifiée est bienvenue.


Instagram @sophie.lanini et @sophielanini


Cordonnerie, maroquinerie sur mesure & gainerie d'art

L'aiguille dans la botte

2 place Saint-Michel

29520 Châteauneuf-du-Faou

06 60 26 91 81

Horaires de la boutique :

Mer 9h30 18h30

Jeu 10h 12h 13h 17h30

Ven 10h 12h 13h30 18h

Sam 9h30 12h30

Lun et mar à l'atelier

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