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Tawhida Ben Cheikh première femme médecin du Maghreb


Elle est la femme des premières fois : première Tunisienne à avoir obtenu le baccalauréat en 1928, Tawhida Ben Cheikh est surtout connue pour avoir été la première femme musulmane du Maghreb à exercer comme médecin. Depuis le 27 mars, son visage est immortalisé sur un billet de banque en Tunisie. La parution de ce billet de 10 dinars en pleine crise sanitaire du coronavirus est un symbole fort. « L’idée était de rendre hommage au personnel soignant en première ligne dans cette crise du Covid-19 », souligne Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, dans un communiqué.

Médecin elle se dédie à la gynécologie Née en 1909 dans une famille originaire de Ras Jebel (gouvernorat de Bizerte), elle devient en 1929 la première tunisienne à obtenir le baccalauréat, puis elle entame de brillantes études de médecine à Paris grâce au soutien de sa mère, Halouma Ben Ammar qui tiendra tête à toute une famille s'y opposant. Le Docteur Etienne Burnet, futur Directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, l'encouragera également. De retour à Tunis en 1936, elle ouvre un cabinet de pédiatrie au 42 rue Bab Ménara, à Tunis, Elle ne peut pas exercer à l’hôpital public, alors pré carré des médecins français. « On la surnommait “le médecin des pauvres”, car elle exerçait dans un quartier très populaire et ses patients vivaient dans des conditions difficiles. A l’époque, les femmes venaient souvent la voir pour accoucher. C’est ainsi qu’elle est devenue obstétricienne puis gynécologue », raconte sa fille.

Féministe engagée En parallèle, elle s'engage dans la lutte féministe et participe, dès 1937, à l'action du Club de la jeune fille tunisienne et de l'Union des femmes musulmanes. C'est cette année là qu'elle deviendra la première rédactrice en chef du premier magazine féminin tunisien édité en langue française "Leila". À l'indépendance du pays, elle dirige les services gynécologiques et obstétriques de l'hôpital Charles Nicolle (1955-1964) et Aziza Ottoman (1964-1967) et participe à la création de l'école des sages-femmes. Elle prend sa retraite en 1977. Tawhida devient aussi la première médecin femme à siéger au Conseil national de l'Ordre des médecins de Tunisie en 1959. En 1962, elle sera élue au poste de vice-président. Tawhida Ben Cheikh fonde alors le premier service hospitalier du planning familial dont elle prendra la direction à partir de 1970, ainsi que la première clinique spécialisée dans le contrôle des naissances. Elle est de tous les combats humanitaires et apporte son soutien aux plus démunis au sein du Croissant rouge tunisien. La démarche de cette femme d'action discrète et passionnée a largement participé à inscrire les Tunisiennes dans la modernité







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